ovin-repro
  CONDUITE DE LA GESTATION
 
Diagnostic de gestation Le diagnostic de gestation revêt une grande importance économique en production ovine. En effet, il permet - De détecter au plus tôt les saillies ou les inséminations artificielles (IA) infructueuses, - De repérer les cas d'infertilité et d'effectuer les réformes au moment opportun. - Il facilite la constitution de lots d'animaux présentant des états physiologiques voisins, ce qui permet d'optimiser leur alimentation. En effet, un rationnement par défaut ou par excès peut entraîner des états d'embonpoint défavorables à la fertilité, voire même des désordres métaboliques. Par exemple, dans les cas de gestation multiple, la capacité d'ingestion d'aliments grossiers diminue car les foetus occupent une part importante du volume abdominal. Dans les cas extrêmes, il se produit une dégradation excessive des lipides et une production importante de corps cétoniques : c'est la toxémie de gestation. Cette dernière est fréquemment accompagnée de la naissance d'agneaux chétifs et de taux de mortalité élevés chez les agneaux et chez les mères. Les méthodes de diagnostic de gestation chez la brebis font appel à des méthodes de dosages au laboratoire ou à des méthodes clinique. (El AmirI et al., 2003) 1.1. Dosages hormonaux (sulfate d'oestrone, hormone lactogène placentaire, progestérone) 1.1.1. Dosage du sulfate d'oestrone L'origine des hormones oestrogènes dépend du stade de gestation. Au début, elles proviennent des ovaires. Elles sont ensuite produites par le placenta, surtout pendant les deux derniers tiers de la gestation. L'augmentation des taux d'oestrogènes après le 50e jour de gestation est probablement d'origine foeto-placentaire. Le sulfate d'oestrone est quantitativement le principal oestrogène présent dans la circulation maternelle durant la gestation. Cette forme conjuguée est facilement dosable par la méthode radio-immunologique (RIA) ou immuno-enzymatique (EIA) sur des prélèvements de sang ou de lait. (El Amiri et al., 2003) 1.1.2. Dosage de la progestérone Le rôle indispensable de la progestérone dans le maintien de la gestation est connu et a été à la base du développement des premières méthodes de diagnostic hormonal par dosage dans le sang et le lait dès les années soixante-dix. Après fécondation, le corps jaune devient rapidement fonctionnel, il se maintient chez les femelles gravides suite à l'intervention du signal embryonnaire -un interféron chez les ruminants- et sécrète la progestérone. Cette sécrétion est ensuite relayée par le placenta. A partir du 55e jour de gestation, le taux de progestérone augmente jusqu'au 4e mois. Chez la brebis, le placenta en produit 5 fois plus que l'ovaire. Deux types de dosages sont actuellement utilisés : le dosage RIA et le dosage EIA ; ils peuvent être réalisés sur des prélèvements de sang, de lait entier ou écrémé (El Amiri et al., 2003) 1.2. Dosage des protéines spécifiques ou associées à la gestation Dès le début de la gestation, le placenta synthétise toute une série de protéines spécifiques ou associées à la gestation. Lorsque ces molécules sont sécrétées dans le sang maternel à des niveaux détectables, elles présentent un intérêt pour le diagnostic de la gestation et de la fonction placentaire. Chez la brebis, les protéines associées à la gestation ont été isolées essentiellement par trois équipes et ont pris les nominations de protéine spécifique de gestation (PSPB), protéines associées à la gestation (PAG) et antigène spécifique des cellules binucléées de l'utérus gravide (SBU-3). Elles appartiennent à la famille des protéases aspartiques au même titre que le pepsinogène, la pepsine, la cathepsine D, la cathepsine E et la rénine. Elles sont synthétisées par les cellules binucléées typiques du placenta des ruminants. Le dosage des protéines spécifiques est une méthode précoce de diagnostic de gestation, le diagnostic étant obtenu dès le 22e jour pour un dosage dans le sang et le 32e jour pour un dosage dans le lait. Il présente d'excellentes performances de sensibilité et de spécificité, mais ne permet pas de dénombrer les fœtus (El Amiri et al., 2003) 1.2. Méthodes cliniques 1.2.1. Radiographie Le diagnostic de gestation et le dénombrement des foetus peuvent être réalisés avec succès par radiographie avec une qualité de clichés qui dépend de l'appareil, de la contention de l'animal et du centrage des rayons X. D'une manière générale, le diagnostic de gestation peut s'établir à partir du 3e mois de gestation. La méthode radiologique permet de diagnostiquer la gestation et de déterminer le nombre des produits à naître avec une exactitude élevée à partir du 70e jour après la fécondation. Malheureusement, cette précision est assortie d'un certain nombre d'inconvénients qui ont limité l'extension d'utilisation de la méthode. Etant donné la sophistication de l'appareillage, son coût élevé et surtout le risque d'irradiation de l'animal et du manipulateur, elle ne peut être pratiquée à grande échelle dans le domaine de l'élevage ovin. Cette méthode reste peu utilisée en pratique, si ce n'est dans des protocoles expérimentaux particuliers impliquant un suivi de la gestation 1.2.2. Palpation recto-abdominale Le principe consiste à mettre en évidence la masse foeto-utérine en associant d'une part la palpation manuelle transabdominale et, d'autre part, une manipulation à l'aide d'une baguette en matière plastique rigide, creuse et à extrémité mousse, présentant une longueur de 50 cm et un diamètre de 1,5 cm. La baguette est introduite par voie rectale au moyen de la main droite, sur une profondeur comprise entre 30 et 35 centimètres. Le diagnostic de gestation est positif quand la main qui fait mouvoir la baguette perçoit la résistance de la masse foeto-placentaire et quand l'autre main identifie une masse solide correspondant au foetus. Le diagnostic de gestation est considéré comme négatif quand la baguette se déplace librement, sans rencontrer d'obstacle notable. La sensibilité et la spécificité de la technique sont de 100 % après le 50e jour suivant l'accouplement. Les tentatives de réaliser des diagnostics plus précoces se sont soldées par une faible sensibilité cette technique offre la possibilité de distinguer les gestations simples des gestations multiples, à condition de pratiquer l'examen entre les 90e et 105e jours qui suivent la saillie. Toutefois, pour des raisons de sécurité, on recommande de ne plus utiliser cette technique après 120 jours de gestation, la masse foetale exerçant alors une pression trop importante sur le rectum. La palpation recto-abdominale est simple et peu coûteuse, mais elle présente des risques non négligeables de blessures rectales et d'avortements. De ce fait, elle n'est plus pratiquée à l'heure actuelle. (EL AMIRI et al., 2003) 1.2.3. Diagnostic de la gestation par échographie L’échographie est basée sur des ultra-sons qui sont émis par un appareil générateur et envoyés dans la cavité abdominale, où ils sont réfléchis par les différents obstacles rencontrés. L’opérateur doit interpréter l’échographie qui lui revient, actuellement, il existe deux types d’appareils, les uns à lecture directe sur écran, les autres à écouteurs. Tous deux exigent les mêmes préparatifs : l’animal est maintenu sur ses pattes et rasé sur une partie de l’abdomen, juste avant la mamelle, pour que le contact entre l’appareil et la peau soit le plus parfait possible (INRAP, 1989). Avec une bonne organisation et de bonnes installations, les échographies peuvent se succéder à un rythme de plus de 75 brebis ou chèvres par heure. (O'Brien, (b) 2010). Pour tirer le maximum d'avantages de la détection des gestations par échographie, il faut connaître les facteurs qui ont une influence sur son degré de précision, parmi lesquelles : - rumen plein (animaux venant de rentrer du pâturage), - animaux sales (dans la région du bas ventre et du pis), - animaux trop gras, - animaux prolifiques (beaucoup de triplés, de quadruplés, etc.), - agnelles d'un an particulièrement farouches ou nerveuses, - écart trop important par rapport à la date idéale des 78 jours (échographies ayant lieu avant 55 jours ou après 100 jours), - nombre trop élevé de manipulations simultanées (marquage, enregistrement manuel des numéros d'identification, réacheminement des femelles échographiées) et main-d'oeuvre insuffisante (O'Brien (b), 2010). Parmi les Conditions du succès de cette méthode - Connaître la date à partir de laquelle les femelles ont été mises en présence du bélier - Faire en sorte que les échographies aient lieu de 70 à 90 jours après la lutte. - Faire en sorte que les femelles soient à jeun, etc. - Prévoir une main-d'oeuvre suffisante. - Ne pas programmer d'autres soins à donner pendant les échographies. - Fournir le nécessaire pour nettoyer le matériel. (O'Brien (b), 2010). Alimentation des brebis gestantes 2.1. Alimentation au début de gestation Au début de la gestation (1er mois), l’embryon se développe librement dans la cavité utérine puis se fixe sur la paroi vers le 16ème jour. Toute modification brutale de l’environnement entraînera la mortalité d’une partie ou de la totalité des embryons et doit être évitée. Il est donc recommandé de maintenir, pendant le premier mois de gestation, le niveau alimentaire de la période précédente. (Boquier et al., 1988). 2.2. Alimentation au milieu de la gestation Le fœtus poursuit son développement au cours des deuxième et troisième mois (milieu de la gestation) mais sa croissance quotidienne reste très faible (un fœtus pèse 5g environ à 40 jours et 600g à 90 jours) et les besoins correspondants sont négligeables. Mais c’est au cours de ces deux mois que le placenta se forme et atteint son développement définitif et que les tissus nerveux et osseux du fœtus ont la croissance relative la plus élevée. C’est pourquoi, il est préférable de nourrir la brebis légèrement au dessus de l’entretien. La capacité d’ingestion de l’animal étant encor élevée, un tel objectif peut être atteint avec des fourrages de bonne qualité. Ceci permet en outre de prolonger de 2 mois la durée de la période de reconstitution des réserves. Les apports ne doivent, par contre, jamais être inférieurs aux besoins d’entretien, surtout pour les brebis prolifiques. (Boquier et al., 1988). 2.3. Alimentation en fin de la gestion La fin de la gestion (4e et 5e mois) est la période la plus délicate du cycle reproductif de la brebis car ses besoins s’accroissent très rapidement alors que sa capacité d’ingestion diminue. Elle doit donc faire appel à ses réserves énergétiques, mais de manière modérée car une trop forte sous-alimentation risque d’entraîner une réduction du poids des agneaux à la naissance ou de provoquer une toxémie de gestation, cause d’avortement ou de mortalité de la brebis. (Boquier et al., 1988).
 
  Aujourd'hui sont déjà 4 visiteurs (5 hits) Ici!  
 
Ce site web a été créé gratuitement avec Ma-page.fr. Tu veux aussi ton propre site web ?
S'inscrire gratuitement